vendredi 23 décembre 2011

Mauvaises mines...

Le Pérou a une croissance annuelle de 7%, et un faible endettement extérieur. C'est une puissance minière de premier ordre au niveau international.

Historiquement marqué par le système des enclaves minières, le secteur minier a subi deux vagues de privatisation, de 1990 à 2000. Une politique bien sûr encouragée par les USA et la Chine. Des "partenariats stratégiques" et des accords de libres échanges sont conclus entre ces pays. Le Pérou posséderait 8% des réserves mondiales d'or, ce qui en fait le sixième producteur au niveau mondial. Il est également le deuxième pays producteur d'argent et de cuivre au monde. Il va sans dire que, comme dans beaucoup de pays possédant des matières premières prëcieuses, cette richesse crée plus de tensions sociales que de prospérité pour les populations.

Tout d'abord, la majorité des actionnaires et des béneficiaires de ce marché juteux sont étrangers. Il y a bien une ou deux familles péruviennes, mais ce sont surtout 7 entreprises américaines et canadiennes qui possèdent près de 63% du marché, sachant que ce sont notamment leurs fonds de pension qui financent ces investissements... Les Chinois s'intéressent également à ce marché. Ils sont des partenaires privilégiés du Pérou, assurant ainsi leurs arrières au cas où, pour gérer la crise, on reviendrait à l'étalon or. Le destin des Péruviens est donc intimement lié à la crise occidentale actuelle.

"Attention, machines en mouvement" !
Ensuite, il faut insister sur le fait que l'exploitation minière a des conséquences environnementales graves pour les populations andines. Les projets miniers affectent en effet les territoires où de nombreuses communautés paysannes sont privées d'eau, ou alimentées par de l'eau contaminée. Face à cette situation, la société civile s'active et un grand nombre d'ONG milite pour la défense des droits des indigènes. Les populations protestent de manière virulente, des emeutes éclatent dans différents endroits du pays. Défendant l'agriculture biologique et les écosystèmes parfois uniques contre les projets miniers, les populations ont dû faire face à des répressions sévères contre les personnes participant à la protestation sociale, des militants ont été tués. Des avancées en leur faveur leur ont été accordées à plusieurs endroits : des moratoires sur les concessions minières, des refus de permis d'exploitation à des entreprises canadiennes, etc. Mais le problème réside encore malgré les promesses du président entrant. Depuis le 28 juillet 2011, le nouveau président, d'origine Quechua (comme 80% de la population), est élu, notamment grâce à sa sensibilité à la question indienne. Il fait partie du parti nationaliste, dont le slogan est "Seguridad" ! Il a pourtant été vu comme un danger pour les investissements des capitalistes étrangers. Il privilégie une taxation du secteur minier, ce qui devrait rapporter un milliard de $, et il dit vouloir utiliser cette recette pour le éveloppement de projets sociaux et de réduction de la pauvreté.

Et la Pacha Mama dans tout ça... ?

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